MSC Croisières débute sa nouvelle saison aux Antilles*. Ce dimanche 26 novembre, le Seaside quitte Pointe-à-Pitre pour mettre le cap vers Sainte-Lucie. Entretien avec Patrick Pourbaix, directeur de MSC Croisières.
La méfiance liée à la crise Covid est-elle définitivement levée ? Aux Antilles et ailleurs, la clientèle reprend goût à la croisière ?
Patrick Pourbaix : Exactement. Aujourd’hui, nous débutons cette nouvelle saison avec un grand sourire aux lèvres et sereins. L’an dernier encore, nous avions eu un début de saison un peu difficile, très tardif, que nous avions bien récupéré.
C’est complètement différent pour cette saison : nous avons retrouvé toute l’anticipation d’avant la crise et même une accélération ! C’est la belle surprise : nous enregistrons plus de passagers que la dernière saison d’hiver « normale ». Il y a, aux Antilles et ailleurs, une forte envie de voyager. Aujourd’hui, on voit le retour de l’anticipation. Le Seaside est un grand bateau de 2100 cabines rempli à plus de moitié par des clients de l’Hexagone et des Antilles. L’autre moitié est composée d’une clientèle internationale, européenne (Italiens, Allemands, Anglais qui montent à la Barbade et d’autres nationalités, mais peu d’Américains). Cette année, nous enregistrons vraiment un retour des clients de l’Hexagone vers la Caraïbe et les Antilles françaises. Plus de 80 % de la saison 2023/2024 est déjà vendue ! Donc, ceux qui hésitent ne devraient pas trop tarder.
La croisière est un produit qui rajeunit avec le temps ?
Tout à fait. Le phénomène avait déjà commencé avant la crise Covid, mais il y a un nouveau facteur qui est clairement observé, particulièrement en Europe et dans l’Hexagone, c’est la force du rapport qualité/prix. Les cabines sont confortables, agréables, la nourriture est en pension complète, il y a une qualité service à bord, pour moins de 500 euros par semaine, en plus des escales quotidiennes. Quel hôtel offre tout cela ? C’est la force du produit Croisière : dans l’Hexagone, il y a un engouement accéléré notamment chez les familles françaises.
Pour maintenir cette qualité, les infrastructures et services proposés dans les ports d’escale sont précieux ?
C’est l’avenir de la croisière : le dialogue à 360° pour un développement harmonieux. Aux Antilles, depuis très longtemps, les discussions sont permanentes avec les autorités locales, le Comité de tourisme, le Port… et c’est important. Alors qu’ailleurs, surtout dans l’Hexagone, la croisière n’était qu’une problématique entre un port et la compagnie de croisière. Or, cela va bien au-delà : il y a l’implication de toutes les entreprises locales qui nous fournissent les excursions, la logistique, avec tous les taxis et les opérateurs locaux.
Même la Guadeloupe, où le Port est bien organisé, n’a pas vocation à accueillir tous les bateaux au même moment. Donc, il faut réguler, anticiper, et nous sommes totalement ouverts à la discussion.
Le Seaside est de retour pour une deuxième saison dans la Caraïbe. Mais, dès la saison prochaine, un nouveau bateau assurera les escales dans notre région ?
En effet, pour la saison 2024, le MSC Virtuosa viendra aux Antilles. Ce sera une grande nouveauté dans la zone. C’est un bateau « Made in France », construit à Saint-Nazaire. Sa configuration est particulière par rapport aux autres bateaux. Le MSC Virtuosa disposera d’une rue centrale intérieure de plus de 100 mètres de long, sur deux niveaux, chapeautée par un dôme en LED sur lequel on peut projeter des photos, de la vidéo, un feu d’artifice… Cette rue centrale sera un formidable lieu d’animations.
D’où l’idée de créer une ambiance carnaval à bord ?
Oui ! Nous n’avons pas encore établi la programmation exacte, mais nous avons voulu innover après des discussions avec nos partenaires locaux. La rue centrale du Virtuosa sera parfaite. Nous proposerons, dès la saison prochaine, avant le Carême, deux ou trois croisières dédiées au carnaval de Guadeloupe, de Martinique, de Saint-Barth. Ça va être magique. La programmation 2024/2025 sera complétée sur les autres dates par le festival de musique antillaise en mer.
Justement, cette année, vous accordez une attention particulière à la musique locale. Jean-Claude Naimro débute la programmation de cette saison. D’autres artistes de Guadeloupe et de Martinique suivront ?
C’est la grande nouveauté de cette année ! Nous avons écouté nos passagers qui réclamaient « plus de musique antillaise ». Sur toute la saison, pour toutes les dates de départ, nous aurons une animation musicale avec un groupe, des chanteurs, voire un Dj des Antilles. Nous sommes en mode Festival ! Nous pensons que cette programmation spéciale aura beaucoup de succès auprès de notre clientèle européenne qui souhaite aussi découvrir l’ambiance des Antilles.
La croisière est un produit plébiscité aux Antilles. Est-il envisageable de le proposer toute l’année ?
Oui ! c’est un sujet important qui était à l’étude avant la crise Covid. Mais, clairement, c’est notre rêve. Compte tenu des chiffres que nous atteignons aujourd’hui, la première proposition serait une extension de la saison en arrivant plus tôt ou en clôturant plus tard. Nous travaillons sur le sujet.
Propos recueillis par Cécilia Larney