Politique. CIOM. Les élus guadeloupéens ont fait montre d’une résolution ferme dans leurs discussions avec le ministre délégué aux Outre-mer

Vendredi 24 novembre, les élus Guadeloupéens — le président du Conseil régional Ary Chalus, le président du Conseil départemental Guy Losbar, les parlementaires Dominique Théophile, Solanges Nadille, Christian Baptiste, Elie Califer, Max Mathiasin, Olivier Serva et le président de l’Association des maires, Jocelyn Sapotille — ont été reçus par le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, accompagné de collaborateurs issus de plusieurs ministères, pour un bilan d’étape du Comité Interministériel des Outre-mer (CIOM).

Cette séquence intervient dans un contexte où seules 8 des 153 préconisations issues du Congrès des élus de Guadeloupe du 7 juin 2023 ont été retenues parmi les 72 mesures prévues pour tout l’Outre-mer lors du CIOM du 18 juillet 2023.

Les élus guadeloupéens ont contesté d’emblée la méthode proposée par le ministre délégué aux Outremer. Il préconisait le choix de seulement trois thématiques à aborder.

Les élus, avec détermination, ont négocié pied à pied chaque thématique, chaque enjeu, chaque mesure, manifestant leur volonté d’obtenir davantage de liberté d’agir dans des domaines estimés prioritaires pour le bien être des Guadeloupéen-nes et pour le développement du territoire.

Les élus ont insisté sur la situation préoccupante de l’archipel en matière de santé publique. Notamment en ce qui concerne le coefficient géographique des hôpitaux de Guadeloupe, qui doit, à l’instar de celui de l’île de La Réunion, être relevé afin de répondre réellement et équitablement aux besoins de santé des Guadeloupéen-nes.

Dans le même ordre d’idées, l’instauration de Missions d’Intérêt Général (MIGAC) doit être sanctuarisée afin d’assurer la prise en charge de pathologies et de situations très spécifiques et particulièrement surreprésentées dans les territoires, comme le surpoids, la sédentarité, les maladies chroniques et en particulier des incidences anormalement élevées du cancer.

Il a été par ailleurs question des modalités de financement du CIMGUA afin de sécuriser et pérenniser un outil au service des Guadeloupéen-nes. La démographie médicale, en ce qu’elle contribue à l’accès aux soins, constitue également un sujet primordial avec un accent particulier pour les îles du Sud.

Autre point de discussion, celui de la fiscalité.

Les élus font front commun pour la défense de l’octroi de mer, pour la mise en place des Zones de Revitalisation Rurale et plus généralement pour l’autonomie fiscale qui constitue un outil essentiel de régulation de l’économie locale.

C’est aussi dans les mêmes termes que les élus avancent de façon solidaire sur les questions du pouvoir d’achat dans un territoire où la précarité est prégnants et du maintien du tissu des PME, qui nécessitent de s’attaquer rapidement aux monopoles et à leurs marges manifestement excessives.

Dans le domaine de la continuité territoriale, les élus ont rappelé avec force l’importance des enjeux liés à la continuité vers et à l’intérieur de l’archipel. Il s’agit, par exemple, de diminuer et de geler le coût des billets d’avion, de tout mettre en œuvre pour éviter un retour à une situation de duopole en matière de transport aérien transatlantique, et de mettre en place des obligations de service public entre les îles de l’archipel.

Les élus, particulièrement inspirés, ont également abordé les sujets liés au financement des grandes infrastructures portuaires et aéroportuaires, ainsi que la nécessaire revalorisation du plan Barnier pour assurer la remise aux normes parasismiques des établissements scolaires.

Les élus ont obtenu du ministre l’ouverture d’un chantier en lien avec l’association des maires, permettant d’aboutir à ce que les avis délivrés par la commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF) se cantonnent à des avis simples, et soient préparés de façon davantage collégiale et concertée, afin de ne pas brider la maitrise que doivent avoir les maires sur leurs documents d’urbanisme.

Cette thématique revient régulièrement chaque fois qu’il s’agit de développer le territoire.

Les élus ont enfin affirmé leur forte préoccupation quant aux problématiques de renforcement de la diversification agricole, de changement climatique et de résilience territoriale.

Enfin, sur la méthode et sur l’agenda, il s’agira, au-delà du comité de suivi fixé deux fois par an, d’organiser des bilatérales thématiques afin d’avancer de façon opérationnelle sur les sujets en cours. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud et les élus n’ont pas l’intention de céder d’un pouce sur les avancées obtenues.

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