L’année René Maran – 2021, qui va se dérouler en Guyane, a été pensée pour célébrer le centenaire du Prix Goncourt remporté en 1921 par l’écrivain pour son roman Batouala qui raconte la vie d’un village africain du point de vue de son chef, Batouala. Pour la première fois, un auteur noir remportait ce prix.
Même si René Maran lui-même ne s’est jamais considéré comme tel et ne l’a pas soutenu, Aimé Césaire, Léon Gontran Damas, Léopold Sédar Senghor, par exemple, écrivains et penseurs de la génération suivant René Maran, ont reconnu son rôle dans l’histoire des idées et de la littérature comme « éveilleur des consciences. »
La Collectivité Territoriale de Guyane, présidée par Rodolphe Alexandre, a décidé de nombreuses manifestations (dans le respect des règles sanitaires en temps de pandémie) tout au long de l’année pour célébrer comme il se doit ce digne et illustre fils de la Guyane.
Un Guyanais
natif de
Fort-de-France
Né à Fort-de-France le 5 novembre 1887 de parents guyanais, René Maran passe la plus grande partie de sa jeunesse à Bordeaux et étudie, au lycée de Talence, aux côtés d’autres Guyanais et Antillais, parmi lesquels Félix Éboué, son ami et confident.
En 1912, après des études de droit, il devient administrateur colonial en Oubangui-Chari, territoire français d’Afrique centrale, où il commence la rédaction de Bataloua, œuvre grâce à laquelle il décrochera le prestigieux prix Goncourt en 1921 mais qui l’exposera également à de violentes critiques et attaques.
A la suite de l’ajout d’une préface à la 2e édition du roman, il est obligé de démissionner de l’administration coloniale et contraint à vivre de sa plume. Il se consacre à l’écriture et au journalisme littéraire.
A son décès en 1960, sa veuve sans ressources, est soutenue par Léopold Sédar Senghor, président de la République du Sénégal.
René Maran est le premier écrivain noir à avoir remporté le prix Goncourt.
Batouala
Batouala, grand chef du pays banda, excellent guerrier et chef religieux est rattrapé par le temps. Le récit suit ses considérations ordinaires, comme celle de savoir si se lever vaut la peine, mais présente aussi son point de vue personnel sur la colonisation, la coutume et la vie en général. Alors qu’il est responsable d’une importante cérémonie, il doit dorénavant se méfier d’un concurrent amoureux en la personne du fougueux Bissibi’ngui qui cherche à séduire sa favorite, Yassigui’ndja. Au terme de tensions consécutives à la mort du père de Batouala lors de la fête des « Ga’nzas », Yassigui’ndja se voit attribuer la mort de celui-ci, hâtant ainsi le projet d’assassinat que Bissibi’ngui nourrit à l’encontre de son rival. C’est finalement au moment de la chasse que Batouala se voit porter le coup fatal par la griffe d’une panthère. À la suite de cette blessure, Batouala agonise longuement et est témoin de la dilapidation de ses biens ainsi que du départ de ses femmes, dont sa favorite fuyant avec Bissibi’ngui.