Politique. Congrès du PPDG : « Nous sommes un peuple et voulons être reconnus en tant que tel », affirme Jacques Bangou

Le PPDG organise son 9e congrès qui se tiendra le samedi 18 novembre 2023 à 8 h 30 à la salle George Tarer à Pointe-à-Pitre. Entretien avec son président, Jacques Bangou.

Que représente le PPDG ?
Notre parti a 32 ans. Sa création dans le contexte de 1991 a répondu à l’aspiration de rester sur un mot d’ordre d’autonomie et notre volonté que le Parti Communiste qui incarnait cette ligne et le combat ouvrier se remette en question. La ligne réformiste n’ayant pu voir le jour notre parti s’est créé en s’ouvrant à tous les progressistes.

Vous invitez les partis et les associations politiques au 9e congrès. Un œcuménisme rare en politique.
L’émiettement des partis fait le jeu du pouvoir central. Il castre le pouvoir des politiques locaux et c’est leur faute. La réalité est que tout le monde ou presque fait preuve de volonté ou d’activisme sur tel ou tel domaine quand dans le même temps, globalement, nous nous enfonçons dans un vide de ligne politique inspirante !
Nous profitons de notre congrès pour inviter de nombreux acteurs de la politique en Guadeloupe à écouter notre analyse et, chaque fois qu’ils peuvent la partager et l’enrichir, de le faire sans a priori.
La réalité est que ce sont les compétitions personnelles qui guident, en particulier sur le terrain des collectivités locales, les clivages politiques.
Nous appelons donc à un peu plus d’œcuménisme. Et, quand il y a des clivages fondamentaux les rendre lisibles pour la population et alimenter alors le débat politique.

L’Autonomie on en parle beaucoup mais depuis le congrès des élus pas beaucoup d’avancées ?
C’est vrai. Rares sont ceux , sur l’échiquier politique, qui tournent le dos à l’autonomie et prônent une assimilation assumée qu’elles qu’en soient les déclinaisons actuelles, départementalisation, adaptée ou non, décentralisation etc.
Par contre dans ce même échiquier c’est une course à qui veut le premier noyer le bébé ou trouver pour celui-ci comment l’empêcher de grandir !
C’est la raison pour laquelle nous remettons sur le tapis la discussion la revendication autonomiste pour un débat franc et sincère.

Quelle forme d’autonomie souhaite le PPDG ?
Une Autonomie normative limitée mais efficiente au profit d’une ambition pour la Guadeloupe et pour affronter des enjeux majeurs à venir. Normative car il faut arriver à produire de la règle et de la loi localement sur un certain nombre de sujets. Limitée car sur une majeure partie les compétences régaliennes de l’Etat ne sont pas remises en causes. Enjeux majeurs dont trois nous paraissent fondamentaux : la question de la jeunesse, à la fois celle très qualifiée que nous formons et qui irrigue le monde sans profiter au pays et celle plombée par les inégalités sociales et qui est contrainte de s’exiler face à leur inadaptation au marché du travail ou aux difficultés de vie en Guadeloupe (transport, logements adaptés, culture, sport…
La question de la démographie qui découle de ce double exode.
La question environnementale. Ces deux dernières renvoyant à une nouvelle façon d’habiter notre Guadeloupe. Nous osons mettre sur la table la question du redécoupage territorial et de la création de communes nouvelles.

Comment convaincre les élus et la population que l’autonomie est nécessaire ?
Deux approches prioritaires dans notre discours : d’abord que chacun s’interroge sur ce que lui et sa famille, ses voisins, ses collègues représentent.
Nous sommes un peuple. Divers, et amené à constamment s’enrichir, en mutation constante. Mais nous sommes un peuple. Et que celles et ceux qui pensent le contraire lèvent le doigt !
Nous sommes un peuple et nous voulons être reconnus en tant que tel et nous voulons être acteurs dans la construction de notre pays Guadeloupe.
Sans rupture nécessaire avec la France. En enrichissant au contraire notre relation en la faisant passer d’une dépendance coloniale à un partenariat gagnant-gagnant.
Tous, ou une immense majorité des Guadeloupéens devraient être d’accord avec cela.
La deuxième approche est celle de la crainte de ne pas avoir un cadre fiscal et financier capable de permettre de résoudre les besoins immédiats. Nous pensons d’une part qu’il faut aborder avec l’Etat sereinement mais avec conviction la part du PIB national et la contribution géopolitique que nos territoires apportent. D’autre part, nous avons un travail réalisé par Christian Baptiste et ses équipes qui passe en revue toutes les pistes pour permettre que l’autonomie soit plus propice pour les entreprises.
Caricaturée dans les années soixante nous voulons valoriser une autonomie prospère car plus responsable et mieux adaptée.

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