Le parc naturel régional de Guyane (PNRG) a été créé par décret n° 2001-268 du 26 mars 2001. Le renouvellement de son label est intervenu par décret n° 2012-1383 du 12 décembre 2012. Il s’étend sur 627 000 hectares et regroupe 24 000 habitants sur trois pôles aux particularités différentes à l’est, à l’ouest et au centre de la Guyane.
Le syndicat mixte créé en 2002 pour gérer ce parc regroupe six communes, trois « villes-portes[1] », quatre établissements publics de coopération intercommunal (EPCI) et la collectivité territoriale de Guyane (CTG). Il dispose d’un budget agrégé de 3,4 M€ par an et un effectif de 30 agents.
Sur les cinq critères pris en compte pour le classement ou le renouvellement de la labellisation d’un parc, il apparaît qu’aujourd’hui le PNRG ne répond pas à plusieurs des critères. En effet, si les caractéristiques du territoire répondent aux critères de qualité et de fragilité des parcs, les limites territoriales du parc et ses trois pôles interrogent tant au niveau de leur pertinence et de leur cohérence que de la capacité à mettre en œuvre un projet commun sur des espaces géographiques éloignés et aux caractéristiques si différentes.
[1] Une ville-porte est une ville ou agglomération située en périphérie du parc.
À ce stade, le projet de territoire exprimé au travers de la charte ne répond pas de manière satisfaisante aux enjeux identifiés et les actions mises en œuvre ne permettent pas de répondre à l’objectif d’un projet de développement fondé sur la protection et la mise en valeur de son patrimoine et de ses paysages.
L’engagement des collectivités et EPCI apparait très en deçà de celui nécessaire pour mener à bien le projet et le parc ne remplit pas son rôle d’animation et de concertation, nécessaire pour assurer la mise en œuvre de ses missions et ses résultats sont décevants.
Les orientations et mesures envisagées pour répondre au diagnostic sont trop éparpillées et n’ont pas donné lieu à hiérarchisation. Les collectivités n’ont pas réellement adhéré au projet et les compétences et vocations sont « sous exercées ». Il en résulte le constat que le SMPRNG n’apporte quasiment aucune plus-value au territoire.
La fin de la gestion des réserves vide les actions du SMPNRG en matière de préservation de la biodiversité et remet en cause son équilibre financier.
La chambre constate que les dispositions statutaires de gouvernance ne sont pas respectées et le fonctionnement administratif présente des irrégularités.
Ces constats ont déjà pour l’essentiel été relevés par la chambre. Or, sur les 12 recommandations formulées dans son rapport de 2016, une seule a été mise en œuvre, 42 % d’entre elles non pas été suivies et la moitié ont une mise en œuvre partielle ou incomplète. Cette situation participe aux multiples défaillances observées tant en termes de régularité que d’efficacité de la gestion et expliquent la situation actuelle du SMPNRG.
La révision de la charte aux fins de renouvellement du classement du territoire en parc régional naturel doit être l’occasion de s’interroger sur la pertinence de l’organisation mise en place, de remédier aux dysfonctionnements et insuffisances observées et de faire participer les communes à l’élaboration d’un projet de territoire réellement fédérateur.