Il y avait du monde à Champfleury/Gourbeyre, mardi 31 octobre : des riverains attendaient l’arrivée des autorités départementales pour exprimer leur colère après que le pont eut fait défection en plein ouragan Tammy. Le président Guy Losbar, accompagné de son premier vice-président, Jean-Philippe Courtois, des conseillers du canton Trois-Rivières-Gourbeyre (Jimmy Fausta et Fabienne Thomas), les a rassurés.
Guy Losbar, président du Conseil départemental :
Pourquoi cette colère montée comme du lait sur le feu… et retombée avec autant de rapidité ? Pour plusieurs raisons : tout d’abord, disent-ils, le maire, Claude Edmond, a tardé à réagir pour prévenir le Département ; ensuite, ils ne savent pas quand les travaux vont commencer ni quelle est la durée de ceux-ci. Enfin, ils craignent que le chantier soit interdit toute la durée de ces travaux (six mois). Or, le chantier, c’est le pont dont il ne reste qu’une voie roulante. L’autre est au fond de la rivière qui coule paresseusement vingt mètres plus bas.
Un riverain, Daniel Paulo :
Claude Edmond se défend : il a prévenu les autorités supérieures immédiatement. Il faut savoir qu’au-dessus des communes, il y a les EPCI, mais ce n’est pas du côté de la Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe qu’un maire va demander du secours : il n’y a pas d’argent ; il y a aussi le Conseil départemental qui lui est en pleine possession de ses finances et qui est chargé des routes départementales.
En fait, cette route est… communale et, parce que la commune n’a pas plus de sous que la Communauté d’agglomération, le Département est allé au-delà de ses compétences en prenant la maîtrise d’ouvrage déléguée pour le compte de la commune.
Là, Claude Edmond a prévenu le Département qui a mené une étude pour voir ce qu’il fallait faire pour ce pont en ruine (ou presque). Les études menées, les travaux ont commencé ce matin, avant l’arrivée de Guy Losbar qui a voulu venir rassurer les riverains.
Claude Edmond, maire de Gourbeyre :
Tandis que le chantier fait entendre quelque bruit d’engins lourds qui se déplacent, l‘est l’arrivée d’Elie Califer, puis de Jimmy Fausta et Fabienne Thomas, suivis de Jean-Philippe Courtois. Ce dernier s’applique à rassurer le groupe de mécontents. Il explique longuement les procédures : les maires préviennent le Conseil départemental ou le Conseil régional, selon que la route soit départementale ou nationale, Routes de Guadeloupe fait diligenter une étude pour savoir ce qui ne va pas. Il faut ensuite trouver les fonds pour faire ces travaux — ici un million d’euros, plus tard, à Vieux-Habitants où le pont de Beaugendre a rendu l’âme c’est 750 000 euros — dans l’enveloppe dédiée… Tout ceci prend du temps, puisqu’il faut voter une somme, désigner une entreprise chargée des travaux…
Jimmy Fausta dit qu’il a été prévenu et qu’il a lui-même prévenu le président Guy Losbar Il est véyatif dans son secteur et semble faire, au contraire de Claude Edmond, l’unanimité.
Jimmy Fausta, conseiller départemental :
Basse-Terre les effets des tempêtes tropicales Fiona, il y a un an, Philippe, il y a trois semaines, de l’ouragan Tammy, la semaine dernière. C’est dommageable et il le dit.
Elie Califer, député :
Guy Losbar, avec patience, a répondu aux interrogations des riverains, appelant en renfort de sa démonstration — de patience aussi — le chef de chantier de l’entreprise EDT (choisie parce qu’elle est habituée aux travaux dans cette zone géographique).
Une carte posée sur une carcasse de voiture, Alexandre Mopsus a donné les explications qu’il fallait, rassuré.
Alexandre Mopsus, chef de chantier :
Une fois la population rassurée, la délégation du Conseil départemental est partie pour un deuxième chantier, à Vieux-Habitants.
Jules Otto, maire de cette commune de montagne, attendait le président Guy Losbar pour lui montrer les dégâts au pont de Beaugendre, qui permet le passage vers la nationale des riverains.
Pour Jules Otto (qui est aussi conseiller départemental d’une opposition bien conciliante), la contribution du Conseil départemental est plus que symbolique puisqu’elle va au-delà des engagements déjà pris par la Collectivité au sein du Contrat Péyi. D’où la satisfaction et les remerciements d’un maire bien reconnaissant envers le président Guy Losbar. Sympathique ambiance.
Si, pour Champfleury, les travaux vont durer jusqu’en avril, il faudra attendre mai 2024 pour que le pont de Beaugendre soit de nouveau passant.
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com
