Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture de France, et président de la Chambre régionale d’agriculture de Normandie, est en visite en Guadeloupe.
Quoique son programme ait été modifié par les événements climatiques en cours — la Guadeloupe va faire face à l’ouragan, Tammy —, il a rencontré longuement le président de la Chambre d’agriculture de la Guadeloupe, Patrick Sellin, la direction, Francis Toumson, et le bureau.
Sébastien Windsor :
Rencontre entre spécialistes de l’agriculture, l’un comme l’autre exploitants agricoles, Patrick Sellin, paysan, après avoir tenté la diversité, « fait de la canne», Sébastien Windsor est ingénieur diplômé de l’École des Mines de Nancy et agriculteur au sein d’une SCEA (SCEA de Saint-Aubin). Il gère aujourd’hui une exploitation de 260 hectares (blé, colza, maïs, lin, betterave…) et un élevage porcin.
Joli carnet d’adresses que celui de Sébastien Windsor qui est aussi conseiller économique, social et environnemental. Un temps industriel de fabrication de tracteurs en Grande-Bretagne, ce jeune cadre dynamique a l’agriculture et la défense des exploitants agricoles français dans le sang.
Qu’est-il venu faire en Guadeloupe ? Se rendre compte. La Chambre d’agriculture de Guadeloupe a joué les belles endormies pendant une dizaines d’années. L’élection de Patrick Sellin et son équipe ont redonné vie à l’établissement (qui gère 38 CFA, composés d’un peu moins de 700 agriculteurs). Cependant, comme l’a souligné Patrick Sellin : « Le décès du directeur de la Chambre a fait que pendant ces dernières années, j’ai du faire sans ce qui n’a pas facilité les choses. Désormais nous avons Francis Toumson, le directeur, qui est en accord avec moi pour moderniser la Chambre. »
Sébastien Windsor :
Cette modernisation, que le président Sellin entend mener avec les conseils — et les contacts de Sébastien Windsor — était au cœur de la visite du président national.
Pour moderniser, rationaliser, il faut de la volonté, qui semble être là d’autant qu’il y a des élections pour renouveler le bureau dans deux ans; il faut aussi des hommes et des femmes déterminés à travailler; enfin, il faut des fonds. De l’argent, des aides financières.
Tout ceci devrait permettre de relancer la Chambre.
Cette Chambre qui a pour rôle avec ses techniciens, de soutenir l’agriculture locale. Qui dit agriculture dit productions végétales, mais aussi animales. Or, ces productions, même si l’on crie Cocorico autosuffisance alimentaire, ne sont pas très florissantes.
Patrick Sellin reste réservé quant à l’autosuffisance alimentaire (il a les chiffres). Il parle plutôt de mettre les Guadeloupéens devant le fait accompli : où on importe fruits, légumes, viandes et on reste dépendant de toute une chaîne qui exploite les faiblesses locales, ou on se met au travail, on produit le maximum.
Les terres, certaines en friches, les agriculteurs, souvent âgés et qui répugnent à céder leurs terres, les jeunes formés, souvent désargentés… Et la concurrence des productions extérieures à bas prix — et inéluctablement de qualité moindre. Voilà les paramètres.
La semaine à venir verra deux événements : la visite officielle de Philippe Vigier, ministre délégué aux Outre-mer, et le séminaire de l’ODEADOM en partenariat avec Chambres d’agriculture de France, au Gosier, du 23 au 25 octobre, sur « L’agriculture Outre-mer et les changements climatiques. »
« Ce ne sera pas un colloque de scientifiques sur le changement climatique mais ce sera un lieu de confrontation entre des représentants de collectivités pour montrer comment ils assurent la cohérence entre les différentes approches territoriales, sur comment les ministères inscrivent ce thème dans des politiques générales, sur comment les acteurs de filières intègrent cet enjeu dans une vision prospective de leurs filières, etc. Ce sera un lieu où les chercheurs entendent les acteurs de filières, les acteurs de développement», a souligné Jacques Andrieu, directeur de l’ODEADOM, à nos confrères d’Outremer360.
Patrick Sellin :