À Morne-à-L’Eau, sa commune, ils étaient plusieurs centaines aux pompes funèbres Biras, ce lundi 16 octobre, à dire adieu à Victoire Jasmin.
La sénatrice (2017-2023), conseillère municipale et communautaire, Victoire Jasmin, décédée le 6 octobre, a été inhumée ce lundi 16 octobre, à Morne-à-L’Eau.
Après une première cérémonie qui a vu affluer personnalités publiques et anonymes, dimanche 15 octobre, aux pompes funèbres Biras (Blanchet/Morne-à-L’Eau), ce lundi 16 octobre, plusieurs centaines de personnes ont assisté aux funérailles de Victoire Jasmin.
Parents, amis, parlementaires, sénateurs, conseillers municipaux, maires, anciens collègues, le président du conseil départemental, Guy Losbar, le préfet Xavier Lefort, l’association des Cuisinières avec laquelle Victoire Jasmin a célébré la Saint-Laurent, le 12 août, n’ont pas manqué l’occasion de lui rendre un dernier hommage.
Une femme « digne, courageuse, debout »
Ils ont évoqué le souvenir d’une « sœur exceptionnelle », d’une femme « digne, courageuse, debout, qui n’abandonne pas », d’une « extraordinaire combattante ». Unanimement, les intervenants, qu’ils soient de la famille, membres d’associations ou élus ont témoigné de son engagement, de son humilité, de sa bienveillance, de sa ténacité, de son amour de la Guadeloupe…
Jean Bardail, maire de Morne-à-L’Eau, a débuté le cycle de témoignages, en rappelant le « choc » provoqué par la disparition de Victoire Jasmin, « une figure emblématique au dévouement sans faille qui s’inscrit dans la lignée de Gerty Archimède. Mme Jasmin nous manquera énormément, ses interventions vont nous manquer. Nous n’oublierons pas ses engagements. » Le chef d’édilité s’est aussi engagé à baptiser une rue, un édifice… du nom de Victoire Jasmin, en concertation avec sa famille.
« L’espoir du renouvellement de la classe politique »
Ancienne présidente du Conseil départemental et de la Région Guadeloupe, Josette Borel-Lincertin a souligné « l’humanité, la disponibilité, le sens de la justice sociale » de Victoire Jasmin, dont ses « vrais amis » peuvent témoigner. « Sa liste pour les élections sénatoriales, sa dernière bataille, portait l’espoir du renouvellement de la classe politique. Nous continuerons ce que tu as commencé. »
« Tu as marqué la vie politique de ton empreinte discrète mais tenace, a indiqué Guy Losbar, président du Conseil départemental. La Guadeloupe est reconnaissante de ces belles années dont tu nous as gratifié. Les graines que tu as semées germeront. La mort n’est pas une absence, mais une présence discrète. »
Le préfet Xavier Lefort, qui a participé à la fête de Saint-Claude, fin août, aux côtés de Victoire Jasmin, a rendu hommage à « une femme appréciée en Guadeloupe et au niveau national pour ses valeurs humaines, son énergie, son engagement auprès des plus fragiles, sa détermination au nom de l’intérêt général ».
Les témoignages ont été suivis d’une cérémonie religieuse, puis de l’inhumation. Une messe du 9e jour sera célébrée dimanche 22 octobre, à 6 h 30, au presbytère de Morne-à-L’Eau. La messe du 40e jour est programmée samedi 25 novembre, à 18 heures, au presbytère de Morne-à-L’Eau.
Cécilia Larney
Catherine Conconne, sénatrice : « Ou la jodi, ou pa la dèmen ! »
Les mots de vérité et empreints d’émotion de la sénatrice martiniquaise, Catherine Conconne ont eu un écho particulier auprès de l’assemblée. « En politique, on demandera toujours mille fois plus aux femmes, a déclaré Catherine Conconne. Deux jours avant les élections sénatoriales, j’ai eu Victoire Jasmin au téléphone. Elle me confiait que la campagne était dure, mais qu’elle irait jusqu’au bout ! Ce qu’il faut retenir du drame que nous vivons aujourd’hui avec la disparition de Victoire Jasmin, c’est que la politique ne doit pas nous déshumaniser. Désormais, quand on voudra terrasser l’adversaire, pensons à Victoire : « ou la jodi, ou pa la dèmen ! »
Catherine Conconne a aussi rappelé que « Victoire Jasmin qui ne rechignait jamais à la tâche » a laissé un très beau rapport sur la parentalité auquel il faudra faire honneur.