La dyslexie, un trouble mal compris

Aux côtés de chercheurs, de médecins spécialisés et de personnes touchées par la dyslexie, exploration d’un trouble dont les mécanismes restent encore mal compris, par la science comme par la société dans son ensemble.

Depuis sa première description par des ophtalmologistes, à la fin du XIXe siècle, c’est l’un des troubles de l’apprentissage les plus étudiés. Pourtant, les causes de la dyslexie restent encore difficiles à cerner. Cette affection parfois sévère de la lecture, de l’écriture et de l’orthographe concernerait 2 à 7 % des élèves en Europe – dont l’intelligence, à rebours des idées reçues, est souvent supérieure à la moyenne.

Une piste prometteuse

S’il semble exister une interaction entre facteurs génétiques, fonctions cérébrales altérées et causes environnementales, les chercheurs explorent plusieurs hypothèses pour expliquer les symptômes de la dyslexie, notamment celle, prometteuse, d’un déficit phonologique – soit une perception imparfaite des sons dans la langue parlée. En suivant cette piste, les chercheurs espèrent, à terme, pouvoir détecter les troubles avant même l’apprentissage de la lecture, et améliorer d’autant la prise en charge des personnes touchées.

Handicap invisible

Dans ce documentaire, Daniela Schmidt-Langels accompagne chercheurs et professionnels de santé, mais aussi des personnes dyslexiques de tous âges qui évoquent leurs difficultés du quotidien. Du fait de ce handicap, Pauline, une lycéenne de 16 ans, a subi harcèlement scolaire et dépression. L’homme d’État Bodo Ramelow, élu ministre-président de Thuringe après un parcours atypique, a dû mettre en place, dans sa vie professionnelle, des stratégies alternatives pour compenser sa dyslexie, notamment en surinvestissant ses remarquables capacités de mémorisation.

Le graphiste britannique Daniel Britton, diagnostiqué sur le tard, a quant à lui mis au point une police de caractères particulièrement ardue à déchiffrer, offrant au grand public une représentation concrète de ce handicap invisible. Car une chose est certaine : pour pouvoir bien la traiter, il faut d’abord que la dyslexie soit reconnue, acceptée et mieux comprise par l’institution scolaire, le corps médical et la société.

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