En campagne pour les élections sénatoriales du 24 septembre, le sénateur guadeloupéen, Victorin Lurel, a présenté sa liste, Ensemble, nou tout’, ce mardi 5 septembre, à Goyave.
Sénateur sortant, candidat à un nouveau mandat, Victorin Lurel est profondément agacé, et il dit. Au risque de déplaire. Comme à son habitude, il assume. « Les élections sénatoriales sont éminemment politiques, lâche-t-il. Il ne s’agit pas d’un vote d’affection, ni d’acceptation de mise sous tutelle, ni de soumission : c’est un vote politique sur l’avenir immédiat de la Guadeloupe. Il faut des voix lucides, responsables pour dire : « Nous ne sommes pas d’accord ! », sans se fâcher avec qui que ce soit. Or, aujourd’hui, je vois trop de génuflexions ! »
Pour cette élection qu’il présente comme son « dernier combat électoral », Victorin Lurel entend défendre son programme auprès des grands électeurs et mériter chaque voix.
« J’ai une vision pour l’avenir du pays-Guadeloupe »
Dès ce soir, à Bouillante, en fin de semaine, à Marie-Galante…, avec Gabrielle Louis-Carabin, maire du Moule, conseillères départementale et communautaire, Geneviève Gamer, adjointe au maire de Goyave, André Atallah, maire de Basse-Terre, conseiller communautaire de la Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe, et Teddy Mary, conseiller municipal de Saint-François, conseiller communautaire de la Communauté d’agglomération Riviera du Levant, Victorin Lurel compte fera valoir ses arguments – et son expérience – pour porter des lois en faveur de la Guadeloupe.
« Au moment où la place des Outre-Mer est en question, je pense pouvoir rester utile au pays, explique Victorin Lurel. Lorsque vous avez deux ou trois élus qui ont la mémoire, la connaissance, l’expérience et qu’ils s’en vont, c’est une catastrophe ! Il ne faut pas de césure dans une ascension : là, il s’agit d’une ascension parlementaire. Il faut être porté par des valeurs, des convictions, une vision. J’ai une projection sur l’avenir immédiat et à long terme du pays-Guadeloupe. »
« Ils ont trahi la confiance des Guadeloupéens »
Selon Victorin Lurel, le positionnement des grands électeurs (qui auront le dernier mot le 24 septembre) se résume à une question simple : « pour ou contre la politique d’Emmanuel Macron » ?
« La Guadeloupe a voté contre Emmanuel Macron aux Présidentielles, en accordant ses voix à Jean-Luc Mélenchon, puis à Marine Le Pen, rappelle Victorin Lurel. Je constate que ceux qui ont été élus en 2020 ne respectent pas l’aspiration populaire : ils ont trahi la confiance des Guadeloupéens en votant des politiques portées par Emmanuel Macron qui sont dures à l’égard des faibles et faibles à l’égard des mieux lotis. Nous sommes dans une élection politique ! J’ai le courage de mes idées et de mes positions : je suis contre la politique d’Emmanuel Macron, mais quand il le faut, nous votons dans l’intérêt du pays. Pour autant, je ne veux pas voir se poursuivre ce qui a été fait depuis 2017 ! Avant lui, aucun président de la République n’avait fait cela aux Outre-Mer. »
En plus de ses colistiers, des élus et parlementaires apportent leur soutien à Victorin Lurel : le député Christian Baptiste, Marcelle Pierrot, préfète retraitée, Lucie Weck-Mirre, maire de Saint-Claude, Marie-Evelyne Ponchateau, maire de Baillif, Jules Otto, maire de Vieux-Habitants, Elie Califer, député, Loïc Martol, Hilaire Brudey, Jimmy Fausta, Sylvie Chammougon-Ano…
Cécilia Larney
Gabrielle Louis-Carabin : « Je suis une femme libre ! »
Figure politique locale, maire du Moule, depuis 1989, conseillère départementale, conseillère communautaire de la Communauté d’agglomération du Nord Grande-Terre, ex-députée, ex-conseillère régionale, Gabrielle Louis-Carabin, a rejoint la liste conduite par Victorin Lurel pour les Sénatoriales du 24 septembre. « Ensemble, nous allons travailler dans l’intérêt du pays, affirme-t-elle. J’aurais tellement aimé que nous arrivions ensemble à fédérer toutes les voix pour que Victorin Lurel soit au Sénat pour défendre le pays Guadeloupe : c’est ma plus grande ambition. J’ai fait mon choix en conscience. Avec mon grand âge, on ne peut pas se servir de moi pour régler des comptes : il ne faut pas tout mélanger ! La Guadeloupe n’a pas besoin de cela ! La Guadeloupe souffre. Notre population a besoin d’hommes et de femmes qui leur permettent de vivre mieux. »