Ils sont inquiets. Ce sont les salariés du SIAEAG. Les débats sont ouverts sur la fin de ce syndicat chargé de l’eau et de l’assainissement dans de nombreuses communes de Guadeloupe. Hier encore, le président Chalus était auditionné par Olivier Serva, député, au nom de l’Assemblée nationale, sur la fin du SIAEAG, sur la création d’un Syndicat Mixte Ouvert de l’eau et de l’assainissement (SMO). Dans la foulée il écrivait une lettre au président de la République, Emmanuel Macron. Son argumentation est claire : les élus locaux peuvent prendre la responsabilité de créer un SMO, les dettes peuvent être pour partie distribuées à la Région, au Département, aux EPCI. Pour partie seulement. Enfin, les salariés du SIAEAG doivent être repris dans de bonnes conditions par les EPCI en attendant la nouvelle structure.
Cependant, des mêmes débats, ils ont compris que le Département refuserait de financer les charges salariales entre le 1er février et le 1er septembre, date de la création de la structure unique, que la Région, si elle accepte de prendre en charge sa part des charges salariales, aucune délibération en ce sens n’a été prise.
C’est Lecornu
qui a vendu la mêche
Dans un courrier adressé aux deux présidents, Josette Borel-Lincertin et Ary Chalus, les salariés, par l’intermédiaire de l’UNSA (le syndicat), tirent ces deux comportement d’un autre courrier, celui-ci expédié par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer. Qui a vendu la mêche…
Aujourd’hui, ils veulent en savoir plus et de la bouche des intéressés.
S’est instauré, depuis le passage du ministre des Outre-mer, le 31 décembre, un climat propre à créer, au sein de toutes les parties concernées — Etat, Région, Département, EPCI, salariés du SIAEAG, etc. — une zizanie propre à ce que les choses traînant encore plus en longueur, le Gouvernement reprenne complètement la main sur le dossier, arguant qu’en Guadeloupe on ne sait pas travailler ensemble.
Toutes les incertitudes doivent être levées, rapidement, pour que les débats reprennent, que l’on sache si le SIAEAG ferme ses portes le 1er février (ce que veut Sébastien Lecornu) ou après la création du SMO (ce que demandent les élus, par courrier au président de la République). Et surtout ce que deviennent les salariés du SIAEAG : salariés des EPCI, partiellement repris par le SMO, maintenus à leur poste au SIAEAG dont la vie est prolongée jusqu’en septembre, ou alors chômeurs…
André-Jean VIDAL
Le courrier de l’UNSA :