Mercredi 2 août, en fin d’après-midi, le sort d’Air Antilles et d’Air Guyane sera tranché par le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre.
En grève depuis le 14 juillet 2023 — ce mercredi les syndicats SNPNC-FO et SNPL ont suspendu leur mouvement de grève — les compagnies du groupe CAIRE semblent à bout de souffle. Leur PDG, Eric Koury, arguant de la crise sanitaire, des difficultés accumulées en sortie de crise, et de l’impact de quinze jours d’inactivité liée à la grève, a demandé la mise en liquidation. Mise en liquidation qui peut être avec continuité d’activité en espérant une cession ou sèche.
Pour rappel, la compagnie Air Antilles assure, à partir des aéroports internationaux Pôle Caraïbes, de Pointe-à-Pitre, et Aimé-Césaire, Fort-de-France, les liaisons internationales vers les îles de la Caraïbe. Tandis que la compagnie Air Guyane assure un service public, celui de la continuité territoriale entre Cayenne et des villages de l’intérieur de la Guyane.
C’est dire l’importance de ces deux compagnies dont la disparition poserait problème : comment relier les villages de l’intérieur de la Guyane ? Comment se rendre dans les îles de la Caraïbe ? Comment la clientèle supportera-t-elle qu’il n’y ait plus de concurrence, donc des tarifs qui ne manqueront pas de grimper ?
Les deux syndicats réclamaient l’application de protocoles de 2022 et des augmentations de salaires que le PDG s’est dit dans l’impossibilité de satisfaire.
Cinq réunions de conciliation se sont tenues, sus la médiation de Régis Elbez, secrétaire général aux Affaires économiques de la préfecture de Guadeloupe. Elle n’ont pas permis, malgré un projet de protocole d’accord et de reprise des activités engageant, de solutionner le problème qui est, les syndicats ne s’en cachent pas, l’attitude du PDG.
Ce dernier, devant le tribunal de commerce, a demandé le mise en liquidation avec continuité d’activité le temps de trouver un repreneur. Le procureur de la République a soutenu cette volonté. Le tribunal de commerce doit se prononcer ce soir.