« L’insertion est une compétence du Département pour laquelle le président Losbar a beaucoup d’ambitions. » C’est par ces mots qu’Adrien Baron, vice-président du Conseil départemental de la Guadeloupe, président de la Commission Insertion, débute une réunion d’importance puisqu’elle a pour rôle de lancer les actions d’insertion par la formation pour la période 2023-2024.
Réunion qui s’est tenue au Conseil départemental, jeudi 27 juillet, en présence des agents de la collectivité chargés de l’insertion, sous la houlette de Catherine Romuald, directrice générale adjointe en charge de l’Insertion, des responsables des agences locales de l’insertion (ALI), des représentants des principaux organismes de formation.
Adrien Baron a ouvert la séance de travail en rappelant l’importance de cibler les personnes intéressées par ces actions d’insertion : les bénéficiaires du RSA, qui étaient 40 000 il y a deux ans, qui sont encore 37 000 après que les premières actions d’insertions du Département aient été mises en place.
Ces attributaires coûtent 300 millions d’euros chaque année (sur un budget global du Département d’environ un milliard d’euros). Ces bénéficiaires du RSA sont à la charge du Département depuis 2012 l’Etat ayant gelé sa participation.
Le but du Département est de ramener le nombre du bénéficiaires du RSA à la portion congrue par le retour à l’emploi.
« Trois cents millions sur un budget global du Département d’un milliard, c’est beaucoup », commente Adrien Baron. L’élu pragmatique ne cache pas que c’est insupportable, d’autant que, dans les autres départements, il n’y a pas 40 000 attributaires… mais environ 5 000.
« Pourtant, et c’est ce qui ne s’explique pas, il y a dans l’archipel des capacités de faire des choses, le potentiel existe et il faut capitaliser sur celui-ci.»
Alors que la France hexagonale comprend 7% de chômeurs, en Guadeloupe ils sont 30% de la population en âge de travailler et beaucoup de Guadeloupéens vivent avec 500 euros par mois.
« Le Département réfléchit, dit Adrien Baron, à de nouveaux schémas afin de booster les niches qui peuvent employer. Il faut sortir des schémas éculés, aller vers l’innovation. Je trouve que nous ne sommes pas encore très bons dans ce domaine. »
Le nouveau programme de formation des bénéficiaires du RSA comprend 17 actions, 12 252 heures de formation, pour 170 bénéficiaires du RSA.
« C’est peu encore », commente le président Baron qui explique qu’il y a trois types d’actions, tout d’abord celles qui vont remettre les gens concernés dans le circuit, ensuite des actions de préqualification, enfin des formations offrant des perspectives d’emplois.
Pour mettre en musique ces actions, il y a des règles strictes à respecter : les fonds mis à disposition doivent être utilisés à bon escient puisqu’il y a des contrôles tout autant stricts. Ainsi le Fonds social européen (FSE) doit être utilisé avec efficience pour donner des résultats valorisants.
« Nous avançons doucement mais sûrement. Pas question de se retrouver dans quelque temps avec 40 000 tributaires comme il y a deux ans. Là, nous en sommes à 37 000 , c’est bien, mais il faut poursuivre dans cette voie, ne pas revenir en arrière », prévient Adrien Baron.
Catherine Romuald, directrice générale adjointe Insertion : « il faut faire progresser ce programme de formation. »
Tout au long de cette réunion intense, ont été présentées les actions de formation retenues, en mettant en avant la montée en compétence et les freins possibles, intégrer le calendrier des formations et les nouvelles obligations. Les dossiers doivent être parfaitement montés pour être pris en compte avec rapidité, efficacité, afin de ne pas laisser les bonnes volontés dans l’expectative. « Il s’agit d’atteindre, explique la haute fonctionnaire, un objectif de qualité. »
Il convient, dans tous les cas de figure, que les stagiaires ne soient pas handicapés par des ruptures de droits. Les difficultés doivent être signalées par les organismes de formation aux agences locales d’insertion pour que des décisions soient prises.
Au Département, il y a une réelle ambition en matière d’insertion.
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com