Philippe Jock a été réélu président du conseil de surveillance du Grand Port maritime de la Martinique (GPMM). « Une privatisation du port », fustige Serge Letchimy. Il fait ainsi référence à l’agrandissement du port de Fort-de-France qui deviendrait un grand port de transbordement comme Pointe-à-Pitre.
Pas content, Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM). Et il le dit : c’est inadmissible que Philippe Jock, président de la Chambre de commerce de la Martinique (CCIM) ait été réélu président du conseil de surveillance du Grand Port maritime de la Martinique contre Didier Laguerre, maire de Fort-de-France.
Pourquoi ? Parce que la CCIM ne met pas un sou dans le port alors que 100% des fonds sont apportés par la CTM, au titre des fonds européens notamment, affirme Serge Letchimy.
Que s’est-il passé ? Logiquement, Didier Laguerre était le favori du scrutin lundi soir. Mais, comme les quatre représentants de l’Etat se sont abstenus, Philippe Jock l’a emporté par deux voix d’avance au troisième tour. Or, Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer, semble-t-il, se serait engagé à soutenir l’idée que la présidence du conseil de surveillance revienne à la collectivité.
C’est le cas en Guadeloupe où Marie-Luce Penchard représente le Conseil régional.
Après avoir rencontré Jean-François Carenco en visite officielle en Martinique, Serge Letchimy a menacé, si le Comité interministériel des Outre-mer du 6 juillet ne renverse pas la vapeur, de demander aux représentants de la Collectivité de démissionner du conseil de surveillance du Grand Port maritime.
Et aussi de ne plus financer le GPMM ni aucun des projets où Etat et Collectivité sont partenaires. Car, Serge Letchimy accuse le ministre des Outre-mer et son représentant local, le préfet, de tout faire pour ouvrir la porte à des capitaux privés (CMA-CGM) pour « privatiser » le GPMM.
« Il faut refuser que ce port devienne un instrument privé. On a fait voter contre la collectivité territoriale de Martinique. On veut nous déclarer la guerre ! C’est l’arrogance du comportement… »
Philippe Jock, de son côté, n’a nullement manifesté son intention de quitter son siège de président… pour le céder à qui que ce soit.